Cet article synthétise quelques idées sur les clés nécessaires à la création d’une formation en réalité virtuelle. Du point de vue technologique et ergonomique.
1/ Quel matériel choisir ?
Nous allons exclure de cet article les salles immersives et nous concentrer sur les casques.
Il existe différents types de casques de réalité virtuelle.
- Les casques autonomes simple qui permettent uniquement de détecter les rotations de la tête, sans détecter les translations c’est-à-dire quand l’utilisateur se déplace, se penche ou bien se baisse. Souvent l’interaction avec la scène se fait au moyen d’une mire qui permet à l’utilisateur de viser des zones de l’écran.
- Les casques autonomes plus évolués qui détectent la rotation de la tête, les translations, mais aussi la position/rotations des mains et le mouvement des doigts (soit via des manettes, soit via du “hand tracking”).
- Les casques connectés avec ou sans fil à un PC, qui ont les mêmes caractéristiques que les précédents mais qui profitent de plus de puissance, donc une meilleure qualité d’images. Ils peuvent aussi proposer certaines options plus poussées que sur les casques autonomes. Par exemple la localisation en temps réel d’autres membre ou du reste du corps, appelé aussi « full body tracking ».
2/ L’installation et mise en place
Les casques autonomes sont évidemment très simples à mettre en place, ils sont facilement transportables.
La mise en route l’est aussi comparé au casque de réalité virtuelle connecté au PC qui en général est aussi plus complexe dans la mesure ou les lancements se font via le PC.
Dans le cas des casques qui permettent un déplacement physique, il faut se réserver une surface pour évoluer.
La présence d’un câble reste un facteur d’entrave considérable.
3/ Quel budget ?
Concernant le matériel, les solutions autonomes restent plus abordables et donc plus facilemes à déployer dans la mesure où elles ne nécessitent pas un PC haute performance « VR ready » relativement cher.
Pour ce qui est de la partie applicative, le budget sera très dépendant de la reconstitution de l’environnement.
4/ L’immersion et le confort de l’utilisateur
L’immersion est, par essence, textuellement difficile à décrire.
Il est important de comprendre le niveau d’immersion a à la fois un impact sur le cout mais aussi sur l’impact cognitif de la formation.
Moins c’est immersif, moins c’est efficace et…moins c’est cher.
- Immersion simple
L’immersion la plus simple est l’immersion basée sur des photos ou vidéos 360. Sur cette base il est possible de créer des formes de photos/vidéos interactives.
L’utilisateur peut vivre des expériences plutôt statiques, ou il va interagir via des interactions type questions ou localisation via le regard.
L’immersion est simple mais ne permettra pas de saisir un objet dans ce décor photo réaliste. On pourrait la comparer à l’équivalent d’un power point 360° .
Dans cette application, que nous avons développée par Mazars, nous simulons le premier jour d’un salarié de Mazars.
- Immersion 6 degrés de liberté
L’immersion la plus aboutie implique la création d’un environnement 3D complet :
- Soit via un scan 3D. Voir notre article sur la réalité virtuelle et nuage de points.
- Soit via une modélisation de l’environnement 3D
Dans ce cas, l’immersion est complète puisqu’elle offre un déplacement libre et des interactions avec les objets.
Une application que nous avons développée : apprentissage de la maintenance d’un ROV. Basée sur la réutilisation d’un modèle CAO. L’utilisateur saisit des outils, se déplace, se baisse. On parle de 6 degrés de liberté (6 DOF).
Cette autre application sur casque autonome démontre quelques interactions intuitives dans un environnement complet en 3D.
Et l’on en vient fatalement à l’ergonomie.
Elle doit être créée en fonction de la cible de l’utilisateur, son environnement et les limites technologies et physiologiques.
Quelques réflexions ergonomiques à lire ici : comment réaliser une expérience en réalité virtuelle ?
Et les risques ?
Aujourd’hui, une des meilleures options qualité/facilité de déploiement est assurément le casque autonome avec immersion complète (par exemple Oculus Quest).
Néanmoins, la richesses et la multiplicité des environnements peut être une contrainte qui peuvent cantonner une formation au statut d’éternel POC.
L’idéal est d’avoir un seul environnement réaliste permettant de de dérouler de nombreux scénarios immersifs.
Certaines sociétés proposent même des modules de formation tout prêts.
En somme, il est important de bien lister ces objectifs et d’en discuter avec un professionnel pour se faire accompagner.